dimanche 15 février 2015

E-commerce VS commerce traditionnel


Le e-commerce peut t-il tuer le commerce traditionnel ?


Année après année, le succès du e-commerce ne se dément pas. En 2013, dans des pays comme la France ou le Canada, 60% des adultes ont effectué des achats sur le Web, ce qui constitue une hausse de près de 10% par rapport à l’année 2012. On estime aujourd’hui que le e-commerce représente un marché de 1000 milliards de dollars. Par ailleurs, les e-acheteurs sont globalement tous satisfaits de leurs achats sur le Web. Selon la Fevad (la fédération e-commerce et vente à distance), le taux de satisfaction des français ayant effectué leurs achats pour Noel en 2014 sur la toile, par exemple, s’élevait à 99%.

Trois éléments majeurs permettent d’expliquer cette tendance :
  • Acheter sur internet est simple et rapide : il n’y a pas besoin de se déplacer, il n’y a pas la frustration de s’être déplacé sans avoir trouvé le produit que l'on cherchait. En outre, il est extrêmement facile de trouver directement le produit que l’on cherche, ce qui procure un gain de temps important pour le consommateur.
  • Acheter sur internet permet un choix plus vaste au consommateur et permet également de comparer facilement les prix : lorsqu'un acheteur se déplace dans un magasin, il a généralement tendance à acheter le produit qu’il cherche s’il s’y trouve sans aller voir si le même produit est moins cher dans d’autres magasins. Le prix étant un élément important dans le processus de décision d’un achat, le e-commerce présente ainsi un atout important vis à vis du commerce traditionnel.
  • Payer sur internet n’effraie plus le consommateur : Pendant longtemps, donner son numéro de carte bancaire sur le Web a effrayé. Mais aujourd’hui, des systèmes de paiement comme le 3-D secure sont très sécurisés, ce qui permet de rassurer le consommateur. Par ailleurs, d’autres moyens de paiement ont été mis en place, donnant ainsi la sensation de confiance à l’acheteur.
Il y a donc fort à parier que le e-commerce va continuer à croitre au cours des prochaines années, et c'est d'ailleurs ce que prévoient les estimations.


Mais le e-commerce peut-il faire disparaître le commerce traditionnel, que l’on peut définir simplement comme l’achat d’un bien ou d’un service sans une interface électronique ou digitale (achat direct par un échange physique entre l’acheteur et le vendeur, achat par correspondance,...) ?
C’est en tout cas une des craintes émises par de nombreux commerces. Le marché de  la vente de vêtements en est un bon exemple : en 2012, 51% des habitants du Royaume-Uni ont acheté des vêtements et des articles de sport sur Internet.

Même s’il est indéniable que les habitudes de consommation ont et vont continuer à changer, il y a sans doute lieu de penser que le e-commerce ne supplantera pas le commerce traditionnel pour plusieurs raisons :
  • Le consommateur a toujours eu et aura toujours besoin de savoir ce qu’il achète et d'être rassuré : il n'y a alors rien de mieux que de pouvoir directement toucher ou voir le produit convoité. Ce constat est encore plus vrai lorsque le montant de l’achat commence à être élevé : il paraît à l’heure actuelle difficile d’imaginer acheter sa voiture directement sur internet sans l’avoir essayé, s’être installé dedans pour savoir si on se sent à l’aise.
  • Une partie des consommateurs a besoin d’être conseillé ou d'être aidé lors de ses achats : en effet, comment poser, par exemple, une question sur un produit lorsque l’on est en train de réaliser son achat en ligne?
  • Le shopping est une activité sociale qui occupe une place importante dans notre société : il est fréquent lorsque l’on s’ennuie ou lorsque l’on veut passer un moment en famille ou avec ses amis d’aller faire du shopping.
  • Certains consommateurs apprécient d’être dans un bel endroit pour réaliser leurs achats : il est fréquent d'entendre certains consommateurs reprocher au e-commerce d'enlever une partie de la « magie de l’acte d’acheter ». Il est sans doute, par exemple, plus agréable d’aller ses vêtements dans une belle boutique plutôt que devant son ordinateur.

Une tendance confirme cette idée et devrait d’ailleurs être le prochain mode de consommation : la fusion du e-commerce et du commerce traditionnel avec notamment l’apparition du concept de « magasin connecté ».
Le magasin connecté est un magasin physique qui a intégré des outils digitaux au sein du point de vente : le digital et le réel sont ainsi réunis.


Darty, une entreprise française de magasins spécialisés dans la vente d'électroménager, de matériels informatiques et audiovisuels est un bon exemple de cette nouvelle tendance. Désormais, à l’entrée de certains magasins, il est possible de trouver une borne qui rassemble tous les produits avec leur fiche descriptive, mais qui permet aussi de connaître l’avis des consommateurs ayant déjà acheté les produits Darty ou bien de demander directement l’aide d’un conseiller si le consommateur en ressent le besoin (pour plus de renseignements, cliquez ici).
Darty a également mis au point un système appelé « clic and collect ». Grâce à ce nouveau service, il est possible de commander directement sur internet son produit et de venir le chercher en magasin en rentrant un code envoyé au préalable par sms. Ce système est ainsi encore plus rapide qu’un achat normal en ligne car le consommateur peut acheter, par exemple, son produit le soir chez lui et peut venir dans un magasin le lendemain matin son produit. Par ailleurs, ce système permet au consommateur de contrôler la qualité de son achat et de profiter immédiatement du service après vente en cas de problème.

Les exemples de magasins connectés ou « digital stores » se multiplient car le commerce physique connecté permet de combiner les avantages de l’e-commerce (comparaison des prix, possibilité de connaître l’avis des autres consommateurs, pas de sensation d’être « agressé » par le vendeur...) et du commerce traditionnel (possibilité d’être conseillé, sensation de sécurité lors de son achat, ...). Ce nouveau style de commerce pourrait bien être le prochain mode de consommation car il permet au consommateur de ne plus retrouver cette division entre e-commerce et commerce traditionnel.


Bibliographie



dimanche 1 février 2015

Google : des revenus très diversifiés

Comment fait Google pour atteindre 60 milliards de dollars de chiffres d'affaires?

      Quelques chiffres suffisent à concevoir le caractère incroyable de l'environnement Google : 1 milliard d'utilisateurs différents par mois, 30 000 milliards de documents accessibles depuis Google, plus de 3 milliards de requêtes quotidiennes, 4 milliards de vidéo vues par jour sur Youtube ou encore 20 milliards de sites visités par Google chaque jour. Aujourd'hui il est certain que peu de gens pourraient imaginer internet sans Google.  



      Si le moteur de recherche utilisé quasiment par tous les utilisateurs du Web dans le monde (environ 90% des internautes utilise ce moteur de recherche) en est arrivé à ce niveau, c'est sans doute parce qu'il a su diversifier ses produits : il y a bien évidemment la partie moteur de recherche, mais Google a également développé de nombreux services comme Gmail, Gdrive, Google Maps, Google +, Google Books,.... Par ailleurs, Google a procédé à de nombreuses acquisitions pour diversifier ses activités : on ne compte pas moins de 170 acquisitions d'entreprises entre 2001 et 2014 parmi lesquelles figurent Youtube (2006), Picasa (2004), Motorola Mobility (2011) ou encore Nest (2014). Ce vaste panel d'activités permet ainsi à Google d'utiliser des modèles de revenus très variés.

La publicité : le coeur des revenus de Google

      Les revenus publicitaires représentent un peu plus de 80% des revenus de Google. Ces revenus se basent principalement sur 2 systèmes : AdWords (environ 40 Mds de dollars) et AdSense (10 Mds de dollars) dont voici le fonctionnement :

- AdWords: lorsqu'un internaute lance une recherche, deux types de résultats apparaissent : au centre de la page, des résultats "naturels" classés selon un système de "page ranking" qui proviennent du moteur de recherche lui-même et, en haut de la page ou sur le côté droit, des résultats "commandités" qui sont payés par des annonceurs souhaitant apparaître lorsque la recherche contient certains mots clés relatifs à l'activité des annonceurs. 
Par exemple, un fabricant de chaussures de sport de très bonne qualité peut payer Google pour apparaître dans l'espace publicitaire lorsqu'un internaute fait la recherche "magasin de chaussures de sport" ou encore "excellentes chaussures de tennis".

- AdSense: un site internet peut faire le choix d'accepter que des publicités apparaissent sur ses pages. Ces liens sont souvent contextuels, c'est à dire en rapport avec le site, mais plusieurs formules existent. Ces annonces proviennent de bases de données de Google par l'intermédiaire de campagnes AdWords. En résumé, AdSense permet de vendre du trafic dont les bénéfices sont partagés entre le site et Google. 
À titre d'exemple, si je crée un blog racontant mes expériences de plongée, je peux accepter que des publicités pour des magasins vendant des articles de plongée ou des sites de voyage mettant en avant des spots incroyables de plongée apparaissent sur mon site.

Google Drive et Google Apps : des services utilisant le modèle Freemium

      Le système est simple concernant ces deux services développés par Google : l'utilisateur dispose d'une version gratuite possédant un nombre limité de fonctions et peut, s'il le souhaite, bénéficier d'une version beaucoup plus développée mais qu'il devra, cette fois-ci, payer mensuellement.

      Google Drive propose un espace de stockage et de partage de données dans le cloud que Google a développé. La version de base est gratuite et permet à l'utilisateur un stockage de 15 Go. Néanmoins, si l'utilisateur veut bénéficier de davantage d'espace, il peut en acheter: l'achat de 100 Go coutera, par exemple, 1,99$ par mois à son utilisateur.

      Google Apps est un système de messagerie collaborative. Il permet à une quelconque organisation de posséder une messagerie personnalisée (@votreentreprise.com), du stockage en ligne, des agendas partagés, des visioconférences,... 
Il existe, là encore, une version de base gratuite mais dont les fonctionnalités sont très limitées. Mais Google propose deux versions bien plus importantes: la première à 4$ par utilisateur et par mois et une autre à 8$ qui propose encore plus de fonctionnalités.

Google Play Store : la plus grosse boutique en ligne d'applications du Web

      Créé en 2012, Google Play Store ne cesse de croître année après année et dépasse maintenant son grand concurrent l'Itunes App Store. Cette plateforme disponible en ligne propose des applications, des films, des livres et de la musique. 
Google Play Store utilise ici un système de commission. Par exemple, lorsqu'une application est achetée, 70% du prix revient au développeur de l'application et 30% à Google. Mais là encore les revenus sont diversifiés puisque 98% des revenus liés aux applications proviennent en fait d'Apps Freemium, c'est à dire des applications dont le téléchargement est gratuit mais qui contiennent des achats possibles dits "in-app" pour l'utilisateur. Le store en ligne génère aujourd'hui environ 1 milliard de dollars de revenus.

Google possède de nombreuses entreprises

      170 acquisitions réalisées par Google entre 2001 et 2014. Le chiffre est impressionnant et suffit à  comprendre la stratégie de Google : diversifier ses activités et donc ses revenus. En effet, cette partie représente désormais environ 10% des revenus de Google. Initialement portées uniquement sur des entreprises du Web comme Youtube ou Picasa, les acquisitions de Google concernent désormais également des entreprises proposant des biens physiques comme Nest (domotique) ou Titan Aerospace (fabricant de drones).

      En conclusion, Google est aujourd'hui tout simplement un mastodonte (sa valeur boursière est d'environ 300 milliards de dollars). Pour expliquer cette réussite, on peut bien évidemment vanter le caractère visionnaire des systèmes crées par Google comme le formidable exemple de Google Maps qui permet aujourd'hui de pouvoir voir en 3D à peu près n'importe quel endroit de la planète comme en atteste ci-dessous cette prise de vue prise à Ivujivik (ville située le plus au nord de la province de Québec). 
Mais il faut également souligner le fait que Google a énormément diversifié ses revenus en fonction des différents outils : revenus par la publicité, par le système Freemium ou encore la vente directe de biens par l'intermédiaire de ses acquisitions. C'est d'ailleurs sans doute ce qui fait la force de Google : un modèle de revenus adapté au système développé permettant ainsi de bénéficier financièrement de la puissance de l'outil.